L'ACCIDENT DE DECOMPRESSION

Dans l'air il y a 80 % d'azote que nous ventilons mais notre organisme ne le consomme pas.
- En plongée, notre organisme va se charger en azote sous l'effet de la pression. Plus on reste longtemps et profond, plus l'organisme va en dissoudre dans nos tissus.
- Lors de la remontée, l'azote contenu dans les tissus va reprendre sa forme gazeuse et va être éliminé par la ventilation durant environ 12 heures.
La loi de Henry et la loi de Mariotte interviennent ensemble dans les mécanismes de cet accident. Une désaturation trop rapide d'un gaz dissout dans un liquide provoque l'apparition de micro-bulles au sein même du liquide. (ouverture d'une bouteille d'eau gazeuse).


Si ces micro-bulles s'amalgament entre-elles et forment des bulles mesurables, elles sont soumises à la loi de Mariotte qui provoque une augmentation de leur taille au fur et à mesure de la diminution de pression du gaz.L'accident de décompression est dû à la mauvaise élimination de l'azote restItué par nos tissus.
Généralement et accident le plus grave en plongée survient après une remontée trop rapide ou un non respect des tables de plongée.

Les micro-bulles deviennent de plus en plus grosses et nombreuses et leur taille va augmenter avec la baisse de la pression. Les poumons ne pourront pas suivre le rythme et des bulles vont repartir dans la circulation sanguine au lieu d'être évacuées par l'expiration. Elles vont se trouver bloquées par les vaisseaux sanguins de plus en plus petits et vont arrêter la circulation, en l'occurrence l'apport en oxygène vers les tissus situés en aval.
Symptômes : Ils apparaissent entre 15 minutes et 6 heures.

Accidents mineurs
Ils sont dus au dégazage de l'azote dans les tissus de la peau. Ils peuvent annoncer des accidents beaucoup plus graves (majeurs).

Accidents cutanés :
- Puces : démangeaisons, picotements sous la peau
- Moutons : gonflements douloureux en plaque sous la peau

Accidents des os, articulations, cartilages et muscles (bends)
C'est une douleur à une articulation, un membre, de plus en plus aigue.

Accidents majeurs
Cardiaque :
- infractus, douleur aiguë au niveau de la poitrine

Pulmonaire :
- difficultés à respirer, se ventiler

Neurologique :
- fatigue générale, pâleur, angoisse
- douleur violente au niveau des omoplates ou des vertèbres lombaires
- fourmillement des membres (souvent les jambes)
- impossible d'uriner
- perte des sens : la vue, l'ouïe, la parole
- paralysie des membres inférieurs (paraplégie), de la moitié (hémiplégie)
- arrêt ventilatoire et cardiaque, mort

De l'oreille interne :
- vertige, nausée, vomissement
- audition difficile ou impossible


Conduite à tenir :
Ne pas croire que ça va passer.
Allonger la victime avec les jambes surélevées (30°).
Donner de l'oxygène.
Alerter les secours en donnant les paramètres de la plongée et les secours apportés.


Si la personne est consciente :
Donner de l'eau plate à boire en grande quantité (1 à 2 litres) avec de l'aspirine (500 mg au maximum).
Faire uriner la personne si possible.
Ne pas recomprimer dans l'eau (Replonger).
Ne pas abandonner le traitement entrepris, même si la personne va mieux.

Prévention :

L'utilisation des tables
Respecter :
- la vitesse de remontée (15m/mn)
- les paliers (ne pas changer de table entre 2 plongées),
- la règles des desplongées successives, consécutives,
- éviter de prendre l'avion ou de monter en altitude pendant 12 heures.

La ventilation
-Eviter les efforts physiques avant, et après la plongée.
-Eviter l'essoufflement.
-Ne pas faire d'apnée pendant et après la plongée.
-Eviter les échanges d'embout au palier.
-Eviter d'attraper froid avant et après la plongée.

La condition physique
L'âge, la fatigue, l'obésité, le stress, le tabac, l'alcool, la drogue, les médicaments, la mauvaise condition physique favorisent l'accident de décompression.

A RETENIR

Il ne faut pas plonger fatigué, avoir une bonne vitesse de remontée (15m/mn), respecter les paliers et faire un palier de sécurité de 3 mn à 3 mètres (facultatif, mais recommandé) s'il n'y a aucun palier à faire. Après la plongée, il faut éviter les efforts violents, ne pas faire d'apnée (stoppe le processus de dégazage de l'azote) et attendre entre 12 et 24 heures avant de prendre l'avion ou de monter en altitude.